L’Opéra Comique propose « Le Domino Noir » d’Auber, dans une mise en scène éblouissante de Valérie Lesort et de Christian Hecq. Après des applaudissements soutenus, la salle Favart se vide lentement de visages souriants et heureux…
Un spectacle joyeux et touchant
Les deux complices sont, depuis leur création à la Comédie Française d’un merveilleux 20 000 lieues sous les mers, reconnus comme de magnifiques faiseurs. L’intrigue et le texte du « Domino Noir » sont simplissimes; le propos est de distraire. Une jeune femme se dissimule sous un Domino noir pour participer au bal masqué de Noël chez la reine d’Espagne. Elle y fait la rencontre du fanfaron Comte Juliano, du colérique diplomate Lord Elford et du doux Horace. Ce dernier reconnaît en elle la femme mystérieuse du précédent Noël; il la poursuit de ses ardeurs en vain. La situation donnera lieu à une suite de malentendus, de quiproquos et d’amusantes péripéties. Anne-Catherine Gillet (Angéle), jeune fille encanaillée mais promise au couvent, est une héroïne réussie. De son côté, Antoinette Dennefeld incarne une Brigitte de San Lucar convaincante. Cyrille Dubois joue un Horace attendrissant tandis que Laurent Montel défend un exubérant et délicieux Lord Elfort. Marie Lenormand (Jacinthe), dans son costume-marionnette de femme en surpoids, est hilarante en gouvernante débordée. Tandis que Laurent Kubla incarne avec malice son amoureux Gil Perez, le gardien du couvent. Sylvia Bergé, sociétaire de la Comédie Française, propose ici une Ursula à succès, prétentieuse et volontariste. Dirigés par Patrick Davin, le chœur Accentus et l’Orchestre Philharmonique de Radio France se révèlent dans une musicalité parfaite et une ambiance enjouée.
Valérie Lesort, metteuse en scène plasticienne, et Christian Hecq, sociétaire de la Comédie-Française et maître incontesté du vaudeville, (il fut le génial Bouzin du Fil à la patte) ont choisi pour leur première mise en scène d’opéra de respecter le livret. Car si on construit le rythme et la fantaisie, le texte importe peu. Ils ont inventé une Espagne réaliste et cependant onirique, multicolore, joyeuse et à toujours surprenante. On retrouve leurs talents dans la porosité entre les comédiens et les objets, les humains et les marionnettes. Chaque objet ou élément du décor est traversé par une intention qui pourra le mettre en branle. Le talent du duo réside aussi dans l’effet comique qu’il sait pourvoir à chaque costume, chaque motif. Par exemple, la scène du cochon de lait est aussi risquée qu’hilarante. C’est donc dans la joie le rire et l’émerveillement que l’Opéra-Comique réhabilite le répertoire d’un emblématique compositeur-maison, Auber.
DISTRIBUTION
Direction musicale : Patrick Davin
Mise en scène : Valérie Lesort, Christian Hecq, sociétaire de la Comédie-Française
Chorégraphie : Glyslein Lefever
Décors : Laurent Peduzzi
Réalisation marionnettes : Valérie Lesort et Carole Allemand
Costumes : Vanessa Sannino.
Lumières : Christian Pinaud
Concepteur son : Dominique Bataille
Assistant musical et chef de chœur : Christophe Grapperon
Assitant mise en scène : Laurent Delvert
Assistante décors : Valérie Martin
Assistante costumes : Sylvie Barras
Chef de chant : Marine Thoreau La Salle
Avec : Anne-Catherine Gillet, Cyrille Dubois, Antoinette Dennefeld, François Rougier, Marie Lenormand, Laurent Kubla, Sylvia Bergé, Laurent Montel, Valérie Rio, Olivier Déjean
Danseurs : Anna Beghelli, Sandrine Chapuis, Margaux Dufour, Mikaël Fau , Gaëtan Lhirondelle, Guillaume Rabain
Choeur : accentus
Orchestre : Orchestre Philharmonique de Radio France
Coproduction : Opéra Comique, Opéra Royal de Wallonie (spectacle crée le 23/02/2018 à Liège), Opéra de Lausanne
Crédit photo : Vincent Pontet
Informations pratiques : « Le domino noir » se joue juqu’au 5 avril à l’Opéra Comique.
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